Disparition du syndrome d’Asperger
Syndrome d’Asperger : les enjeux d’une disparition
La disparition du syndrome d’Asperger dans le DSM-5 est justifiée par l’absence de preuve forte et consensuelle pour affirmer la différence entre syndrome d’Asperger (SA) et autisme de haut niveau, et par le manque de validité des critères diagnostiques du SA. Via une compréhension dimensionnelle des troubles envahissants du développement (TED), l’APA (American Psychiatric Association) propose d’intégrer le SA et les autres sous-catégories de TED au sein d’une seule entité « trouble du spectre autistique ». Mais la polémique autour de la disparition du SA persiste, tant parmi la communauté scientifique qu’au sein des associations de patients. Nous proposons des éléments qui pourraient expliquer le choix de l’APA. Ainsi, la disparition du SA et des autres sous-catégories de TED relèvent des critiques de l’approche catégorielle des troubles mentaux : trop artificielle, créant des lignes de clivage arbitraire tendant à la « normatisation » des comportements. La notion de continuum autistique se pose dans une approche dimensionnelle de la psychiatrie. Poussée à l’extrême, cette approche fonctionnelle des troubles mentaux amène au concept de neurodiversité, dans lequel l’autisme est appréhendé comme une simple variante du fonctionnement cognitif humain. Et l’on peut se demander si le choix de la suppression du SA n’a pas été soutenu plus par les enjeux et théories sous-jacentes à l’approche dimensionnelle que par l’objectivité scientifique...
par Lilia Sahnoun
Lilia Sahnoun est assistante spécialiste en psychiatrie. Service de pédopsychiatrie, unité « lits ados », Centre hospitalier intercommunal Robert-Ballanger, Bd. Robert-Ballanger, 93420 Villepinte. Antoine Rosier est médecin responsable du Centre de ressources autisme de Haute-Normandie, Centre hospitalier du Rouvray, 4, rue Paul-Eluard, 76300 Sotteville-les-Rouen
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