D'Asperrance vers Asperance...

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La consigne positive

La consigne positive 

 

Poser une limite sans dire non, le rêve n’est-ce pas?

 

La majorité des gens vous diront que c’est impossible. Mais en fait, ça existe! Par contre ce n’est pas forcément facile…car cela demande une sacrée gymnastique cérébrale au début, et même encore après quand le concept est pourtant bien assimilé et utilisé au quotidien. Les vieilles habitudes ont la vie dure! il reste de fréquent ratés mais on se rend compte alors, en reformulant de suite en « consigne positive », qu’effectivement c’est souvent une excellente clé pour interagir avec l’enfant, surtout chez les petits et que cela peut transformer leur attitude : alors qu’à la première consigne ou demande on avait essuyé au mieux une indifférence totale, au pire un non cuisant, la même idée formulée autrement devient soudain efficace et l’enfant coopère .

 

La consigne négative, c’est quoi?

 

C’est le fait de dire « NE fais PAS ceci/cela ».

Effectivement c’est une tournure qu’on emploie MILLE fois par jour, alors qu’est-ce que l'on va faire? Ne pas utiliser cette formulation.  On évite ce « NE PAS » que le cerveau de la personne  a du mal à traiter, et on tente une autre approche de la question. On essaie on ne sera pas efficace à 100%. On ne laisse pas tout faire pour autant (enfant roi non merci!)

 

 

 

 

précision du mécanisme?

 

Lorsque l’on demande à quelqu’un de « ne pas » faire ou dire quelque chose, on lui impose de visualiser dans un premier temps l’action à ne pas faire/ le mot a ne pas dire. S'en suit  un programme d’annulation au niveau du cerveau qui permettra d’adopter le comportement contraire à l’action qu’on lui a initialement mise en tête. Pour un adulte dont le cerveau est habitué à cette gymnastique régulière et dont la vie quotidienne implique qu’il sait gérer ses pulsions et ses images mentales, ce n’est pas trop compliqué. Mais pour un enfant ou adulte TSA/TED ( ou jeune neurotypique), cela être une vraie torture.

Un exemple concret souvent pris l’enfant qui touche le placard en souriant alors que l’on vient juste de lui dire de « ne pas » le faire. En fait, nous lui avons nous-même demandé de toucher ce placard (s’il n’avait pas commencé) ou de recommencer (s’il venait de le faire) en lui (ré)imprimant l’image de l’action en tête. L’enfant touche alors le placard non pas par provocation, mais par incapacité à retourner l’image mentale impliquée par la consigne initiale. Et oui!

 

Voilà le concept de base de la consigne « négative ». Nous allons donc essayer de voir comment faire pour la contourner et obtenir le même résultat que celui escompté, mais en formulant la consigne de façon positive, autrement dit sans utiliser le « ne pas ».

 

 voici une petite compilation afin d’illustrer le concept : 

 

  • « Ne mets pas tes mains dans l’assiette » devient « à table, on mange avec des couverts/la fourchette/la cuillère »
  • « Ne joue pas dans la poubelle » devient « la poubelle est l’endroit où l’on met les déchets, on la referme aussitôt » ou « je jette, je ferme »
  • « Ne touche pas » devient « cet objet reste posé/tout seul/loin de tes mains »
  • « Ne vide pas les boîtes (du placard) » devient « les boîtes restent rangées dans le placard »
  • « Ne court pas autour de la piscine » devient « à la piscine on marche «
  • "Ne crie pas" devient "parle doucement/ moins fort"
  • « Ne prends pas cet objet » devient « L’objet reste posé sur la table/etagère/ etc »
  • « Ne tape pas » devient « Avec la main on caresse »
  • « Ne cours pas » devient « Marche »
  • « Ne sort pas sans nous dire où tu vas » devient « dis nous où tu vas quand tu sortiras »

 

Malgré tout avec l'âge les choses deviennent plus ardu , à chacun d'inventer en fonction de son enfant. Plus l'on a commencé tôt plus c'est simple. Mais l'idée reste intéressante !

 

Un petit outil pratique à utiliser au quotidien

 

 

Pour s’habituer à ce fonctionnement, on peut utilisé aussi au début un petit tableau de soutien pour mémoriser les tournures positives qui débloquent les situations qui posent souci.  Simplement : deux colonnes et c’est tout! Plus c'est simple mieux c'est!

A gauche, la tournure négative. A droite, l’équivalent positif qui vous convient (à vous et à votre enfant).

Lorsque vous vous surprenez à donner une consigne en « Ne pas », vous la notez dans la colonne de gauche et vous réfléchissez à une équivalence positive. Quand la clé positive fonctionne, hop, vous la notez à droite. Vous laissez le tableau en évidence quelque part pour pouvoir le compléter facilement au quotidien, et petit à petit le mécanisme devrait s’inscrire comme un nouveau réflexe. Pas infaillible comme dit plus haut, mais plus on pratique, plus on y arrive, promis!

 

Ce n’est pas non plus un remède miracle

 

Evidemment, il ne suffit pas toujours de formuler en consigne positive pour que ça fonctionne, ce n’est pas une baguette magique qui transforme le l'enfant  en petit être docile et acceptant tout ce qu’on lui demande et heureusement! il faudra parfois négocier au delà de la consigne, ou chercher plusieurs tournures jusqu’à trouver celle qui débloque la scène. Mais c’est le concept de base qu’il faut apprendre à maîtriser, pour ensuite en faire un outil de communication au quotidien. A adapter en fonction de vos enfants, de vos problématiques quotidiennes et de vos préoccupations.



11/09/2018
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