94 personnalités autistes Asperger
Ludovic Fauchier vient de publier un livre sur 94 personnalités autistes Asperger, comme lui
Il a écrit un essai sur des personnalités « Asperger » avérées ou supposées.?
C’est seulement en 2009 que l’Arédien a pu mettre un nom sur l’origine de ses difficultés. En écrivant un essai sur des figures atteintes par cette forme d’autisme si particulière, Ludovic Fauchier nous parle aussi de lui.
« En lisant leur biographie, en faisant des recherches, en regardant des longs-métrages qui racontent leur histoire, j'ai trouvé chez elles un écho à mes propres problèmes », raconte Ludovic Fauchier. Ce jeune quadragénaire a en effet été diagnostiqué autiste Asperger ou « Aspie » en 2009, à 36 ans.
« Enfant, j'étais calme et timide, parfois renfermé, mais ma scolarité s'est bien passée. J'avais des camarades même si j'avais besoin de moments de solitude. » Ce qui le distinguait alors des autres ? Des connaissances encyclopédiques sur les oiseaux ou sur l'équipe de France de foot entre 1982 et 1986. Une tendance à s'isoler, aussi : « Quand mes parents invitaient des copains pour mon anniversaire, j'ouvrais les cadeaux, les livres et je m'y consacrais alors que mes invités allaient jouer… »
Les difficultés sont survenues à la fin de ses études de cinéma, suivies à l'École supérieure de réalisation audiovisuelle, à Paris, quand il lui a fallu chercher un emploi. « Pendant une décennie, j'étais totalement bloqué et dans l'incapacité de taper aux portes des sociétés de production parisiennes, de faire du relationnel pour entrer dans ce milieu très fermé. Je me suis replié sur moi-même, je n'arrivais plus à communiquer avec mes parents, je faisais des crises d'angoisse terribles et je tuais le temps en me réfugiant dans un monde imaginaire alimenté par les films, les livres et les jeux vidéo. »
Difficultés sensorielles
En 2002, le psychothérapeute qu'il voit pour soigner sa dépression lui diagnostique une phobie sociale. Ce n'est que sept ans plus tard qu'un spécialiste identifie l'origine de son mal-être, l'autisme Asperger, et qu'une prise en charge adaptée est proposée à travers un suivi psychologique et des séances d'orthophonie. « Ça va en s'améliorant. J'ai compris que je n'avais pas attrapé une maladie mais que j'étais né comme ça, alors je l'accepte. J'arrive à mieux parler de ce que je vis. »
Certes, Ludovic Fauchier souffre toujours de difficultés sensorielles. « Le bruit, la lumière, les couleurs vives génèrent chez moi du stress. » Ses yeux sont fuyants. « C'est un réflexe de défense », explique-t-il. Il avoue aussi ne pas être toujours diplomate : « J'ai du mal à percevoir les sentiments et les émotions des autres ». Mais il a réussi à se réintégrer socialement.
Depuis 2012, il travaille comme surveillant dans les musées de Bordeaux. Ce féru de Steven Spielberg continue aussi d'alimenter depuis 2008 un blog sur sa passion : le cinéma, avec des critiques, des hommages, des analyses très fouillés. C'est de cette page web Cinéludoque lui est venue l'envie d'écrire un livre sur le syndrome d'Asperger.
Interview par Hélène Pommier publiée en juillet 2015
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